4 Mai 2019
Les gilets Jaunes privatisent impunément l'espace public depuis plusieurs mois. Et pas n'importe quel espace, le centre de la place Jacques-Duclos, une place centrale, enjeu d'aménagement urbain, un lieu de cérémonies mémorielles. Non seulement ils y véhiculent des messages partisans, mais ils salissent l'endroit, causent des troubles à l'ordre public, répandent de fausses nouvelles, insultent et menacent leurs contradicteurs, entravent la circulation... Si encore ils prenaient soin de l'espace... Mais même pas. Ils laissent faire quand les gerbes du jour de la mémoire de la déportation déposées au pied du monument qui les domine sont piétinées. Si la place leur est laissée il est grand temps de trouver un modus vivendi, ou que la puissance municipale dise clairement jusqu'à quand cette cabane sera tolérée. Dans cette attente, je me fais le relais de montreuillois qui souhaitent le démontage de cette cabane. Même si cet avis est minoritaire, ce qui reste à prouver, il doit être entendu et une réponse doit y être apportée. Sinon c'est reconnaître que seule la violence est digne de réaction. Auquel cas je peux en remettre une couche.
Il fulminait et m'a poussé avec une certaine brusquerie jusqu'à ce qu'un minimum de surmoi reprenne le dessus, qu'il sente le regard public, ou... Je ne sais pas. Plus tard ce gilet jaune "de permanence" à la cabane en ce vendredi 3 mai menacerait une femme de "lui casser la gueule" sans faire pourtant mine d'intervenir.
La violence. Alors le fait de s'en prendre à une cabane de gilets jaunes fait de moi un fasciste (on m'a asséné plusieurs fois ce qualificatif), mais détruire des statues de plâtre dans un monument national, on parviendra à le justifier, à l'excuser. Surtout quand on "condamne toutes les violences". ça c'est pratique. Comme ça on fait le tri. Dès qu'on vous fait part d'une violence, vous en trouvez une autre, physique, verbale, sociale, symbolique, qui permet de pondérer.
La violence. Il y avait celle de cette pauvre femme, alcoolisée, qui nous insultait sans distinction, moi et le gilet jaune qui la rembarrait avec paroles et gestes de brute, mais ne s'interposerait pas quand elle irait piétiner et balancer à tout va les gerbes déposées dimanche dernier devant le "goldorak" notre monument d'hommage à la résistance. C'était violent. Mais la brute qui prétendait me chasser de ce lieu public n'a pas levé le petit doigt pour empêcher cette petite profanation. C'est moi et des passants qui avons remis les gerbes en place. Une vieille dame qui m'aidait maugréait que c'était intolérable, quarante an qu'elle militait et elle n'avait rien vu de tel et "qu'elle allait en parler aux copains en mairie".
-Les communistes?
Elle a opiné.
Pendant ce temps le gilet jaune "militant depuis quarante ans" également mettait sur le même plan Le Pen et la gauche anti Macron, car le "vrai fasciste" bien sûr, c'était Macron. Faiblesse des idées, inconsistance des valeurs, absence d'enracinement dans une histoire des luttes. Et les communistes de Montreuil, accordent plus d'oreille à ces bourins qu'à une vieille et digne camarade?
Camarade. Ce mot que s'adressent les communistes mais aussi certains GJ.
A la question "quand allez vous démonter la cabane?", le gilet jaune dominateur, certain de la puissance de la majorité qui s'impose répond, "quand on l'aura décidé, quand on aura obtenu"... quoi? Les revendications des gilets jaunes. Le RIC.
Cette cabane, c'est une fin en soi. C'est un stand de la France insoumise en pleine campagne électorale. Pour cette semaine, Ruffin laisse les droits d'une version courte de "J'veux du soleil" afin qu'il soit vu gratos sur les rond point et sur les repères de gilets jaunes. Il sera projeté ce soir 4 mai à Jacques Duclos, entre la cabane et l'hommage à la résistance. On parle là d'une diffusion sur la voie publique, à priori sans autorisation, sinon tacite, d'un film clivant au possible, promu par un député. Cette cabane est le moyen par lequel une fois de plus les pires brutes de la ville imposent leur force aux démocrates et aux citoyens silencieux. Comme je le dis souvent avec les mots de Serres, "le propre, c'est le sale". Et à Montreuil les communistes, maire et adjoint à la sécurité impotents, laissent les brutes rouge brunes installer leur saleté.
Car les gilets jaunes se prévalent de la bienveillance de la mairie. Peut-être ne l'ont-ils pas, mais les insoumis savent la faiblesse et la lâcheté des élus communistes.
ET MA VIOLENCE? La mienne? Celle de mes mots, de mes gestes, de mes actes quand sans être vu je casse la cabane? Je la sais arme du faible, qui lui fait plus de mal qu'à sa cible. Je constate qu'elle a provoqué des réactions, y compris une prise de position de Le Chequer, Maire adjoint à l'urbanisme. Mais je suis sans déni face à elle. On parle souvent du mépris de Macron et des dirigeants qui ne répondent pas à la colère populaire.
Mais comment ont été traité par les édiles de la ville les interpellations des citoyens sur cette cabane? Avec respect et sans mépris, peut-être? Est-ce sur les élus de Montreuil que Macron, "méprisant de la république" doit prendre exemple pour mieux respecter le peuple?
en deux mois je n'avais pas reçu une réponse sur le sujet de la cabane. Les demandes Sésam étaient supprimées sans explication. C'est cette municipalité de gauche, mutique, qui va reprocher à Macron son mépris? Regardez vous les cocos!
Franchement, à ce stade, comment on fait pour se parler? Je maintiens que les gilets jaunes confirment de semaine en semaine, d'acte en acte, la nature fasciste de leur mouvement. Je comprends qu'on ne me suive pas jusque là, mais il est patent qu'ils ont une conception complètement dévoyée de la démocratie. Relire Arendt, également.
En attendant j'appelle, entre gens capables de dialoguer dans le cadre démocratique, de l'occupation de la place Jacques-Duclos par des individus qui ne respectent pas le minimum des valeurs citoyennes.
Les gilets jaunes parlent de village comme le modèle. Non. Nous vivons dans la cité. Nous sommes citoyens. Certains ont du civisme, suffisamment pour respecter un monument mémoriel. La citoyenneté passe par la responsabilité.
Que nous soyons minoritaires ou non je/nous avons des droits et des devoirs. Je/nous attendons une réponse de nos représentants.
Nous sommes le 4 mai. Je vous fais une promesse. D'ici le 8 mai, un ou plusieurs citoyens prendront leurs responsabilités en ce qui concerne la cabane des gilets jaunes de Montreuil.