10 Avril 2020
Plus de 250 personnes littéralement les unes sur les autres dans un hangar? Le coronavirus qui passait justement dans le coin début mars s'est dit que ce serait dommage de ne pas aller y faire un tour! Plusieurs des occupants du squat ouvert au moment de l'expulsion de l'ex-AFPA présentent des symptômes du COVID19. Comment gérer, ou pas, cette situation? Vu la merde dans laquelle on est, la mise à l'arrêt de tous les chantiers en cours et la reconduction de la trêve hivernale, je propose un retour à la case départ (photo Hélène Haus, pour le Parisien93. J'ai juste confiné l'affiche)
L'affiche "Montreuil est une chance" est toujours sur la fenêtre du hangar de la rue Stalingrad. Les 14-15-16 mars ont figé le décor extérieur dans une fin de campagne de 1er tour qui s'éternise.
La situation est connue et ma proposition est simple et claire. Pour de bonnes et de mauvaises raisons les occupants de ce squat restent soudés en collectif, et dans un premier temps ne rejoignent pas massivement les solutions de logement en hôtel. Vous savez ce que j'en pense, que pour la reconnaissance en droit, seuls comptent l'individu et la cellule familiale. Le groupe, le collectif, à plus forte raison quand il est encouragé et attisé par des babtous (ou des gadjé) dont l'agenda est autant politique qu'humanitaire, à plus forte raison encore dans un contexte pandémique, affaiblit et empêche la sortie de crise... en droit.
Vous avez vu j'insiste là dessus, le droit. L'état de droit.
Vous avez vu le bordel, là, en terme de droit? Je ne parle pas du squat. Je parle de la situation en général. Nous vivons la crise la plus grave depuis trois générations. Sanitaire, bien sûr, mais en France elle se double d'une crise politique du fait de ces élections maintenues, tenues, mal tenues, discontinues. Même les listes ayant atteints plus de 50% le 15 mars, comme c'est le cas de "Montreuil est une chance", ne sont pas installées. Mais on assiste, entre certains maires et certains préfets, à un concours de l'exercice du pouvoir le plus idiots. Des préfets interdisent la vente d'alcool. D'autres prétendent organiser les chasseurs en milice. Les maires font des arrêtés à tour de bras, pour interdire des trucs ou rendre obligatoires des trucs. Genre pour interdire de s'assoir sur un banc deux minutes, ou rendre le port du masque obligatoire! Et bientôt la chloroquine??? Montrer de la force, forcer à l'ordre. Et tournent non seulement les hélicoptères mais aussi les drones. Et passent, et nassent, les flics dans les parcs pour mettre à l'amende les pas assez confinés, sous l'oeil sévère des bien confinés.
Je m'égare. Mais Bref, et si on réquisitionnait l'ex-bâtiment de l'AFPA, pour gérer la situation sur le mode d'un hôtel municipal? Avec accès au droit, et tout le toutim. Le collectif serait préservé pour une transition vers l'autonomie. Effectivement le préfet n'est pas d'accord. Mais Montreuil est une chance, et ce serait engager un rapport de force contre lui. On aime bien ça, normalement. Vu que Montreuil solidaire, Montreuil est une chance. Là, franchement, autant laisser un peu de pouvoir aux Maires. Si l'autoritarisme et la coercition pour un confinement sévère était opérants, le Coronavirus ne ferait pas une telle fiesta au 93. Il faut rééquilibrer la présence de l'Etat dans le domaine public vers plus de médiation, dans les zones de forts peuplement urbains. C'est comme le shit. L'interdiction, la prohibition est inopérante et contreproductive.
Il faut lâcher la bride aux Maires. Remettre sur le terrain des médiateurs, des éducateurs.