14 Février 2020
Alors que Patrick Statler Petitjean et Daniel Waldorf Chaize réactivent leurs blogs à quelques semaines des municipales, je devrais peut-être me consacrer à fond à la campagne municipale, le commentaire et l'analyse politique étant de nouveaux assurées par nos deux vieux des muppets vénérables commentateurs. Mais il y a une nécessité dans l'écriture de cet article, tout bâclé qu'il va être. J'avais donc dit qu'en cherchant des trucs, j'avais trouvé des trucs... et que j'allai parler d'open Data, de Gilets Jaunes et d'Alexis Corbière. Eh bien nous y voilà.
Une information, comme celles que j'utilise pour rédiger ces articles que vous êtes de plus en plus nombreux à lire, ce sont des data, des données, traitées, analysées, organisées. Pour écrire ces dizaines, ces centaines d'articles, j'en mange, des data. J'ai peut-être déjà expliqué ici ou dans une vidéo comment je produis sur ce blog des infos qui peuvent être amusantes, significatives, scandaleuses, édifiantes. Et qu'en gros c'était un travail : du temps, de l'énergie et de la technique... un peu d'art, peut-être, et la sérendipité. En ne trouvant pas ce que l'on cherche, on trouve autre chose.
Donc bref, en cherchant quelque chose, j'ai trouvé autre chose.
Il y avait une polémique sur les cahiers de doléances des gilets jaunes. Qu'étaient-ils devenus ces cahiers, après ce grand élan de... heu... ce grand élan de giletjaunisme. Alors ces cahiers? Ceux de Montreuil par exemple.
Je suis donc parti en quête des cahiers de doléances que les gilets jaunes ont écrit à Montreuil. En quête sur le web, pour commencer. Je trouvai des trucs. Genre cette synthèse
Ce qui est intéressant, c'est que le chapitre sur lequel cette synthèse me semble la plus évasive, c'est celui consacré aux doléances locales, concernant la municipalité (dernier titre, page 5). Ben j'aurais été curieux de les consulter, moi, ces doléances locales, si j'étais, par exemple, impliqué dans une campagne municipale développant un projet pour le prochain mandat. C'est un peu tard pour y penser mais il est possible que ces données n'aient pas été perdues et inexploitées pour tout le monde.
je notai ensuite que ma recherche devrait se porter dans le monde réel à la Mairie, pour par exemple obtenir ces données brutes donc absentes pour de bonnes et de mauvaises raisons de l'opendata, aux archives départementales, à la Parole Errante, qui avait lancé la rédaction de très prétentieux cahiers de doléances aux vieux monde. Et, heu... Bon, je peux le dire maintenant, c'est moi qui ai volé, non pas la cabane des gilets jaunes, mais en tout cas la hideuse boite aux lettres de la cabane des gilets jaunes sensée servir à la collecte des doléances et des correspondances de ceux qui accaparaient et privatisaient cet espace public. Une chose que je note et que je critique dans le mouvement des gilets jaunes : la faiblesse de production de sens et de matière textuelle, malgré la prétention à la révolution et à la participation au débat. De manière générale les écrits portant la parole et la pensée des gilets jaunes sont souvent produits et compilés par des partis et syndicats, corps intermédiaires bonnes filles pour des gilets jaunes qui les ont bien déconsidérés. Exemple ces livres de Solidaires
https://solidaires.org/Gilets-jaunes-Des-cles-pour-comprendre-14315
Même pour les choses centrales à leur mouvement, passé la prétention à l'autonomie ou à l'autogestion, les GJ se reposent sur les pouvoirs publics, l'Etat, les institutions, les corps intermédiaires... les élus.
Bref... Une autre mention de cahier de doléance de gilets jaunes de Montreuil a jailli du réseau. Alexis Corbière, tel un vaillant député du Tiers Etat, parlait d'un cahier que les GJ lui avaient remis, et qu'il se faisait fort de remettre au gouvernement lors d'une séance à l'assemblée nationale. Corbière, gilet jaune bien qu'il ne l'ait pas toujours pleinement assumé
http://www.tous-montreuil.fr/2018/11/corbiere-anti-macdo-anti-dieudo.html
http://www.tous-montreuil.fr/2018/12/cinq-nuances-de-gilets-jaunes-a-montreuil.html
Alors je me suis dit que j'allais peut-être trouver ces plaidoyers sur son site. Soit son site personnel ancien à forme de blog, qu'il alimentait depuis des années, soit son site "officiel" de député. Et c'est là que j'ai vu que les deux sites ont fusionné. alexis-corbiere.com est devenu alexis-corbiere.fi. J'ai cru un moment qu'il avait supprimé tout son ancien blog et j'étais resté là dessus, me frottant les mains parce que ça faisait un sujet. Or non quand même pas. On trouve ses textes écrits depuis près de 5 ans dans l'onglet "tribunes". Mais fort possible qu'un tri ait été fait.
Un petit progrès, la leçon est apprise, l'adresse à Montreuil de sa permanence est indiquée sur le site. Au moins il commence à développer son attache territoriale. C'est bien, si comme on l'entend, il a inscrit de longue date son assistant parlementaire sur la liste de Bessac. Il ne comptait pas sur la chance du tirage au sort pour que son protégé rejoigne Montreuil est une chance.
A Montreuil il a dynamité le groupe local en ayant apparemment tout dealé avec Bessac par dessus la tête des militant locaux,
http://montreuil-insoumise.fr/?p=280
et à Bagnolet en ... heu pareil, il y a une compagne électorale et un deal avec les communiste
Bon voilà ce n'est vraiment pas la découverte du siècle que je vous propose ici. Un commentaire acerbe sur le site internet du député qui s'ingère dans les élections municipales des deux communes de sa circonscription, en usant de son influence dans un parti sans considération pour la base. N'empêche que son adversaire macroniste du second tour, il la retrouve maintenant et il va faire campagne commune avec elle.
Chacun appréciera, notamment les gilets jaunes.
Onglet "qui suis-je" du député Corbière. Vide. Il se présentait comme professeur de lycée professionnel pendant sa campagne législative alors qu'il était en disponibilité et tirait ses revenus de la France insoumise à laquelle il facturait ses passages media via une autoentreprise. Il se présente maintenant, 15 février que comme, heu.. rien. Il y a un onglet pour présenter ses livres (avec bien sûr un lien pour les acheter sur le site de son éditeur, chacun appréciera), mais sinon, plus de portrait. C'est vrai, ça. Qui t'es?