18 Juillet 2019
Dans la nuit du 22 mai, Un.e insoumis.e influent.e chez les gilets jaunes aurait subi des dégradations de son véhicule aux abords de la cabane de la croix de Chavaux. Iel a porté plainte contre X au commissariat de Montreuil, en exprimant "de forts soupçons" que ce soit moi le coupable. Cette mention de "forts soupçons" m'a valu d'être invité au commissariat pour audition libre. Etant donné que j'avais porté plainte, justement à cette date du 22 mai, contre des gilets jaunes m'ayant physiquement agressé sur mon lieu de travail, je me suis rendu à cette audition sur un malentendu, me pensant victime de violences mais en fait... suspect de détérioration de bien appartenant à autrui. Il n'est pas question de la cabane, qui n'est pas un "bien appartenant à autrui". Mais d'une bagnole. Appartenant à une personne qui ne doute vraiment de rien pour formuler de tels soupçons en revendiquant la qualité de "gilet jaune", appréciée avec contraste chez les agents de police. Surtout alors qu'une plainte est déposée contre ces gilets jaunes pour menaces et violences, avec des faits et des témoins. Diriger ainsi les soupçons de la police de cette manière, c'est une dénonciation calomnieuse. Les agents de police de Montreuil ont d'autres tâches que nos affaires de cornecul, mais je suis patient.
Finalement je n'ai pas grand chose d'autre à rajouter, ne souhaitant pas en dire trop sur des enquêtes en cours, et invitant ceuzécelles qui se sentiraient concernés à passer quelques coups de fil. Je suis toujours "open" pour une paix des braves avec les gilets jaunes, mais vous imaginez bien que les conditions d'un armistice peuvent s'être durcies.
Pensant que l'audition concernait une agression par un gilet jaune sur mon lieu de travail (agression qui s'est depuis répété), je m'y suis rendu sur mon temps de travail. Ce n'était qu'en partie le cas. Ces affaires me font perdre du temps en tant que fonctionnaire.
Certains souriront en lisant cela, d'autres moins. Mais je voulais dire que les policiers de Montreuil mobilisés sur nos conneries, ce sont aussi des fonctionnaires, bien occupés. J'avais la colère et la compassion qui montait en moi, au second étage du comico, en percevant et imaginant les bribes d'histoires des autres personnes qui attendaient et étaient confrontés aux policiers. Affaires familiales, mettant en cause des jeunes enfants, ou des ados, des femmes, des gens fragiles, en souffrance. Ces policiers et policières, confrontés à ce que la vie a de plus dur, de plus sale. Et toi, militant.e insoumis.e Gilet jaune, tu viens inventer un soupçon dans l'objectif de nuire à un adversaire politique? Crois-tu seulement à la cause des gilets jaunes? quel sens mets-tu dans cette lutte? La même colère que les authentiques, les vrais, pestant contre les violences policières et en lutte contre les flics, tandis que toi, militant.e insider, tu les instrumentalises, ces gilets jaunes, et que tu tentes d'instrumentaliser la police? Pathétique.