28 Novembre 2016
La rétro que le Méliès consacre ce mois-ci à Abel Ferrara, avec sa venue ce soir, est une occasion de rappeler que LES affaires du Méliès qui ne sont pas derrière nous. Quoi qu'on en dise, d'une part je ne suis pas le seul à remettre de l'huile sur le feu, d'autre part tout n'est pas classé et ce n'est pas en restant dans le déni de nombreux aspects DES affaires que nous parviendrons à les dépasser, comme chacun le souhaite. Aussi, même si ça va en agacer certains, je passe une tête pour de petits rappels, et points sur les dernières infos
Abel Ferrara vient ce soir 28 novembre au Méliès dans le cadre d'un cycle intitulé "addictions à l'oeuvre" et d'une retrospective que notre cinéma lui consacre.
Une personne non informée des polémiques et affaires qui pourrissent depuis cinq ans le cinéma Méliès pourrait y voir une simple preuve de la vitalité culturelle de Montreuil, et de la fameuse qualité exceptionnelle de la programmation et des rencontres du Méliès, renommée dans toute la galaxie. Abel Ferrara, c'est un réalisateur mythique, culte. Bad Lieutenant, nos Funérailles, KING OF NEW YORK... Certes il a aussi commis des bouses comme Welcome to New York, s'est fourvoyé l'année dernière dans un crowdfunding foireux et on attend donc depuis deux ans qu'il nous donne à manger, mais Abel Ferrara est un Grand. Il y a de très bonne raisons de se réjouir de la venue d'Abel Ferrara à Montreuil.
Néanmoins mon avis est qu'il est là AUSSI pour de moins bonnes raisons. Le nom d'Abel Ferrara a été lié aux affaires de double comptabilité et de diffamation dont certaines ne sont pas classées. Du coup on peut se demander s'il n'y a pas une part de manipulation et de provocation dans la venue de Ferrara. Enfin, on peut... je le demande : quelle est la part de manipulation et de provocation dans la venue d'Abel Ferrara, mentionné dans les affaires de détournement de fond au Méliès et de de diffamation contre Le Monde, Télérama et Dominique Voynet?
Enième rappel, et en s'en tenant aux faits (car chacun après se fait son film ou sa vérité. J'aime bien le prézy et l'enquête administrative mais j'admets mon parti pris. Lisez les commentaires pour la VERITE) :
- FAIT : fin 2012, On découvre au cinéma Méliès des sommes en argent liquide échappant à la comptabilité du cinéma.
- FAIT : cet argent constituait une double comptabilité ou "caisse noire" selon l'expression de plusieurs agents. En terme judiciaire, on parle de gestion de fait et c'est un délit.
- FAIT : bien que les responsables l'aient nié lors de l'enquête, il est avéré que les sommes n'étaient pas exclusivement consacrées à racheter des vraies fausses places pour être réinjectées dans la compta "classique"
- FAIT : Le CNC n'a jamais cautionné ces pratiques.
- FAIT : quasiment aucune écriture sur cette double comptabilité malgré les sommes en jeu et l'affirmation de sa parfaite régularité.
- FAIT : Des transferts prouvés entre certains personnels et cette caisse. ("180 euros à me reverser sur non com")
- FAIT : la directrice du cinéma affirme qu'au moins un agent a mentionné l'achat de drogue comme usage passé de cet argent hors comptabilité.
LA DROGUE! NOUS Y VOILA!
L'un des usages de cette caisse noire dont certains personnels ont témoigné avant de se rétracter est l'achat de drogue.
Et plus précisément de cocaïne pour l'usage d'Abel Ferrara.
Une bonne partie de la folie et du fanatisme des affaires Mèliès, de sa mise en scène et de son storytelling vient de cette mention de l'enquête : un agent a mentionné que l'argent de la caisse noire avait notamment servi à fournir de la cocaïne à Abel Ferrara. C'était l'affaire dans l'affaire dans l'affaire, remarquable illustration du théorème de Pasqua. Et ça a drôlement bien marché. Répété et répété et répété....
C'est seulement là où il lui est reproché de mentionné l'achat de drogue que Dominique Voynet est attaquée pour complicité de diffamation. A ce propos on peut se demander s'il n'y a pas des convergences de calendrier à voir dans la venue de Ferrara cet automne. Car les remugles des affaires judiciaires de diffamation et de harcèlement moral sentent très forts en ce moment. D'une part les affaires de diffamation. La relaxe de Dominique Voynet date maintenant d'il y a un an mais l'absence de communication de l'ancienne Maire incite à croire que les plaignants ont fait appel.
De plus... Est-on bien certain que c'est la seule plainte pour diffamation dans cette affaire? Je vous annonce qu'il y en a au moins une autre. Contre moi? oh non pensez vous. Cherchez encore.
Beaucoup plus important. Je vous ai annoncé il y a un mois et demi qu'une enquête de police était diligentée pour apporter un complément d'information suite à une plainte en harcèlement moral contre Stéphane Goudet. Et d'aucun doutaient de la véracité de cette information puisqu'ils n'en avaient pas entendu parler... Ou que ça leur paraissait impensable. A l'heure actuelle je peux vous dire qu'au moins cinq personnes de ma connaissance ont été (longuement) entendues.
Alors que le harcèlement moral est endémique dans nos organisations, les procès sont très rares et les condamnations encore plus rares. Aussi je ne sais pas si Stéphane Goudet sera même mis en examen. Je suis certain, par contre qu'il y aura, quoi qu'il arrive, un procès. Ces questions de harcèlement moral seront jugées.
Et, à bon entendeur (l'entendeur en question étant un copain conseiller municipal), nous ne dépasserons pas les affaires méliès tant que la justice ne sera pas passée et ce n'est pas encore le cas.