7 Septembre 2016
Continuons cette série par une revue commentée des quelques réactions à la révélation des chiffres d'entrées au Méliès. Les 270 000 billets vendus ou exos distribuées par l'EQUIPE sont médiocrement commentées par le Parisien, un candidat aux législatives et par l'homme le plus cultivé de Montreuil. Daniel Chaize livre ses bilan et perspectives avec l'incontestable légitimité que donne sept ans de réflexion depuis que cet ancien adjoint à la culture de Dominique Voynet a annoncé les copieuses hausses de tarif qui ont suivi le retrait du recours MK2/UGC
Ce sera donc 270 000 entrées. L'ouverture au coeur du mois d'aout présentait quelques avantages, mais l'inconvénient d'atténuer la communication sur ce chiffre forcément prodigieux. Enfin, prodigieux... Il était déjà prévu il y a un an que le Méliès visait entre 250 000 et 300 000 entrées. ça aurait été 250 000 si l'année avait été très mauvaise, et 300 000 si l'année avait été très bonne. Quiconque fait preuve d'un brin de lucidité conçoit à quel point il est ridicule de se goberger à ce point là des entrées du cinéma.
Et pourquoi on ne va pas trouver décevant ce dernier quadrimestre à 70 000 entrées alors qu'on était sur une moyenne de 25000 par mois? Pourquoi? Parce que les mois de juillet et aout ensoleillés qui remplissent les piscines découvertes ne sont pas favorables aux entrées en salles obscures, quelle que soit la qualité de la direction artistique.
Mais... Alors... il y a des facteurs extérieurs à la qualité de la direction et de la programmation qui influent sur les résultats???? Il se pourrait que oui, en effet.
La météo, la conjoncture, l'état de la production sur le territoire, les évolutions de pratiques culturelles... et évidement l'emplacement des salles, le prix des billets, les formules d'abonnement sont décisifs. Les données connues et l'estimation moyenne des variables ont permis d'anticiper avant l'ouverture une fourchette d'entrées entre 250 000 et 300 000 entrées. Croyez le ou non, avec un autre directeur artistique on n'aurait pas baissé ces chiffres à 240 000-290 0000. Pourtant le coût salarial particulier de Goudet correspond à près de 10 000 entrées. Je maintiens qu'il ne les vaut pas, et que le temps où les édiles municipaux se payaient des danseuses avec l'argent public devrait être terminé.
Je l'avais déjà relevé mais ça me tord de rire à chaque fois,dans l'article écrit à l'ouverture Stéphane Goudet soutenait contre toute évidence que "personne ne ferait 20 minutes de métro pour économiser 3 ou 4 euros".
Autre détail, les films qui ne proposent pas des séances tous les jours (l'exemple de "comme des bêtes", projeté juste pour les séances les plus rentables). C'est amusant voilà un reproche que faisait Marin Karmitz au Méliès. dans la fameuse séquence médiapart.
On apprend de plus que les travaux nécessaires au confort des salles fort frisquettes n'auront pas lieu de sitôt. Pourquoi donc? On va y revenir.
Mais gérons juste vite fait la réaction de Gaylord Le Chequer, adjoint à l'urba, et candidat du parti communiste aux prochaines législatives. S'il remercie Stéphane Goudet et la Fabrique Utile, c'est pour bien renvoyer l'ascenseur du favoritisme. Si je suis candidat au législatives, c'est aussi pour combattre le clientélisme répugnant de ce réseau d'obligés qui parasitent un bien public à 18 millions au point de le rendre gravement dysfonctionnel. Retenez bien : le candidat qui remercie Stéphane Goudet, c'est Gaylord Le CHEQUER
N'est-il pas excellent, ce calembour de titre? Très mauvais, dîtes vous? Bah! Vous n'y connaissez rien, vous êtes trop inculte. Ce n'est pas une parfaite antanaclase elliptique comme j'en ponds parfois mais un lecteur régulier du canard Enchaîné comme Monsieur Chaize saura en apprécier la finesse.
Daniel Chaize tient un blog intitulé "daniel-chaize.com". Je ne suis pas assez cultivé pour tout comprendre mais je lis ses articles avec un peu de plaisir comme on déguste un boeuf mode en gelée ou un gratin de fruits de mer. J'ai lu que sa prose se ferait plus rare, Il faut se résoudre à ce sa livraison de cuisine bourgeoise soit mensuelle, on ne l'appréciera que d'avantage.
Pour son article sur les un an du méliès je me suis vraiment régalé.
Si Daniel Chaize est acquis à la thèse classique du cinéma mis à mal par Dominique Voynet et qui se relève de manière spectaculaire, grâce à Stéphane Goudet, il le fait d'une manière qui me semble générer pas mal d'arguments de réfutation. le fait qu'il rapporte indirectement ses dialogues avec Goudet est intéressant : il y avait bien un objectif à 200 000, "dans la poche" évoqué par Goudet. "Un peu faible", mais comment sinon faire passer l'idée d'un succès époustouflant si l'année cinématographique était décevante? (pour info elle a été exceptionnelle, du jamais vu depuis 1980 sur certains mois.)
Alors déjà il parle de "première année de renouveau". Heu... C'est pas la "deuxième année de renouveau"? Mais si. ça fait deux ans que l'EQUIPE (les trois agents fautifs de malversation) a été réintégrée. Je rabâche, désolé, mais c'est obligé. La première année de fréquentation n'a pas permis de déceler autre chose que la capacité de nuisance de Goudet. Si c'est vraiment Voynet qui a mis à mal l'équipement, la seule réintégration de Goudet n'a pas suffi à y mettre fin.
Daniel Chaize mentionne les 270 000 entrées, et les compare aux 220 000 de l'apogée du 3 salles, puis dit que "des lecteurs attentifs et avertis le corrigeront si sa mémoire n'est pas exacte". Son article ne comporte aucun commentaire. Il doit avoir raison sur toute la ligne, mais dans ce cas ses lecteurs attentifs et avertis,certainement les mêmes que les miens, se font très discrets. Ils ne commentent même pas pour donner un complément d'info, ou en rajouter une couche sur les chiffres exacts de l'Annus Horribilis.
Pour Daniel Chaize et les commentateurs "sérieux" de Montreuil (c'est à dire pas moi, qui suis certainement l'"auteur [de scories] à l'évidente inculture cinématographique [incapable de] penser ce que signifie la défense d'un cinéma de qualité"), pour ces personnes de culture, donc, le cinéma Méliès devrait voir sa fréquentation augmenter en permanence, tant que le travail de direction artistique n'est pas interrompu. Et pourtant le chiffre de 220 000 c'est un maximum. Entre 2002 et 2012 on a tourné à environ 180 000 entrées par an. Il y a eu des hauts et des bas. Il y a des mauvaises années pour les cinéma.
SAUF A MONTREUIL. A Montreuil, tout est dû à la direction artistique et aux entreprises de démolition de Voynet. avec ses "objectifs de destruction". Soyons clair, si la fréquentation ne casse pas des barreaux de chaise (300 000 sur 2016-2017, et 350 000 en vitesse de croisière) on saura qui blâmer. C'est implicite dans le texte de l'ancien Adjoint à la culture.
Enfin, pour peu que les autres contingences qui ont empêché encore plus de fréquentation se règlent d'ici là : par exemple la régulation thermique des espaces, l'absence de site internet. Et là on voit quelque chose qui est peu mentionné à propos de cette première année, c'est le fait que cet équipement est intercommunal. On le mentionne peu parce que ça obligerait à dire que le succès de l'équipement doit surtout à un investissement collectif de 18 millions d'Euros, des prix bas notamment grâce à l'abonnement.
A votre avis pourquoi les travaux ne seront pas effectués avant si longtemps? Est-ce normal?
... QUI PAYE?
On sait que le personnel est toujours municipal et non interco. Est-Ensemble a refusé le transfert de personnel en 2014 en raison de la réintégration de Stéphane Goudet. Dont acte, mais comment ce fait-il que cette EQUIPE si extraordinaire n'ait pas fait de site internet pour un établissement qui génère plus d'un million de recettes par an??? Le Méliès a un réel soucis pour inscrire son action dans le collectif de travail du service public, municipal ou interco. Directeur d'établissement public c'est un "vrai métier", nous dit Chaize. Nous en sommes à la troisième direction depuis le retour de Goudet qu'on place sur le programme au dessus de son supérieur hiérarchique réel. ça interroge et on se demande vraiment qui a des objectifs de destruction.
Franchement j'espère que la barre de 350 000 entrées annuelles sera atteinte. mais je vous fais un pari : elle ne le sera jamais avec Stéphane Goudet au Méliès.
Allez, vous reprendrez bien du dessert? retour sur cet édito à 4 mains. Chaize a lâché Voynet en 2011, mais ne nous a pas parlé tout de suite de l'entreprise de destruction qui était à l'oeuvre. On remarquera une certaine souplesse pour trouver des justifications à des prix de billets hauts comme bas.